Bertrand Rochette, l'un des trois cadres de Renault licenciés pour espionnage présumé au profit d'une «puissance étrangère», a tenu hier une conférence de presse au cabinet de son avocat. Pour dire sa stupeur : «Après vingt-deux ans passés au sein du groupe, c'est terrible. Je me sens trahi.» Sa détermination : «Je me battrai pour ne pas finir en bouc émissaire. Je reste loyal vis-à-vis de Renault, mais je veux retrouver mon honneur auprès de mes collègues.» Son incompréhension sur une éventuelle manipulation dont aurait été victime le constructeur : «Franchement, je ne souhaite pas me lancer dans de supposés scénarios. C'est tellement énorme.»
Sur le fond de l'affaire, cet ingénieur en charge des «avant-projets» dit ne pas comprendre en quoi il aurait été susceptible d'avoir livré «des informations stratégiques en échange de sommes d'argent d'origine étrangère», comme l'affirme sa lettre de licenciement. «Je travaille sur des scénarios concernant des futures voitures : leur design, l'aspect technico-économique. Un travail très interne pour lequel j'ai extrêmement peu de contact avec l'extérieur. Je ne travaille pas avec les fournisseurs. Et je ne suis jamais allé en Chine.» Le PDG de Renault, Carlos Ghosn, ayant réaffirmé dimanche que l'entreprise d'espionnage aurait visé en particulier la future voiture électrique. Bertrand Rochette s'en dit totalement étranger : «Je ne suis pas au cœur du véhicule électrique. Je connais le c