Finalement, les talents de vulgarisateurs des trois invités ont parfaitement su maintenir le public en alerte… Afin de rentrer en douceur au cœur du sujet, à savoir l'impunité du capitalisme financier, Jean Peyrelevade définit deux types de banques: la banque classique, «sérieuse», qui gère les dépôts d'argent; et la banque spéculative, dite «casino», qui parie sur l'évolution des prix sur les marchés. Selon lui, la deuxième est de trop et relève de la finance «prédatrice», synonyme d'enrichissement considérable sans création de richesses pour la collectivité. A défaut de pouvoir la supprimer purement et simplement, l'économiste se dit «en faveur d'une séparation explicite entre banque de dépôt et banque casino». Le député européen Pascal Canfin partage cette volonté d'y voir plus clair et cherche à «décomplexifier» le système financier. En France toutefois, le «lobbying très fort des banques empêche les réformes».
La crise de 2008 symbolise évidemment les excès du capitalisme financier. Pourtant, depuis trois ans, «il est évident que les réponses apportées sont insuffisantes», déplore Canfin, l'effort modeste d'Obama étant l'exception. «En France, on est dans un déni total de réalité», martèle-t-il en rappelant que notre pays aurait perdu trois banques sans l'intervention de l'Etat. Pour être clair, rien n'a vraiment changé en Europe et les paradis fiscaux vivent toujours dans l'impunité. «Pour fran