Tous coupables. Après dix-huit mois de travail et 633 pages de rapport, la commission d'enquête parlementaire sur la crise financière aux Etats-Unis ne fait pas dans la nuance. Elle estime que la récession aurait pu être évitée si les politiques, les banques et les régulateurs s'étaient préoccupés de ce qu'elle appelle, avec un doux euphémisme, «de nombreux avertissements». «La crise a été la conséquence d'actions et d'inaction humaines, elle n'est pas venue du ciel ou d'ordinateurs soudain devenus fous», précise le document, rendu public jeudi. Les élus pointent les grandes banques et notamment Goldman Sachs, accusée d'avoir pris trop de risques et de s'être perdue dans une «spirale infernale» de prêts à répétition.
Mais le rapport n'épargne pas non plus la Fed, la Réserve fédérale américaine, notamment Alan Greenspan, son président jusqu'en 2006. Selon le texte, Greenspan - dont la réputation, trop flatteuse, voyait en lui «l'homme qui murmure aux oreilles des marchés» - a créé un environnement favorable à la crise avec une politique de taux d'intérêt très faibles. Ce qui aurait eu pour conséquence de faire «gonfler la bulle du marché immobilier» et de précipiter l'hémorragie des subprimes. La commission révèle aussi la panique qui a saisi les institutions américaines au début de la crise. A l'automne 2008, l'actuel président de la Fed, Ben Bernanke, aurait estimé que 12 des 13 plus grandes banques américaines «allaient s'effondrer da