La France vient de prendre la présidence du G20 et affiche de grandes ambitions pour la réforme du système monétaire international. Nicolas Sarkozy n’a-t-il pas comparé l’année de la présidence française du G20 à l’année de préparation de la conférence de Bretton Woods ?
Sur la question de la réforme du Système monétaire international (SMI), le spectre des opinions est large. A un extrême, le système monétaire n’a pas besoin d’être régulé. A chaque pays de mettre en place les politiques qui lui permettent de bénéficier des conséquences de la globalisation financière tout en réduisant son exposition aux crises. A l’autre extrême, la stabilité financière internationale est vue comme un bien public inestimable et justifie des réformes aussi drastiques que l’avènement d’une nouvelle monnaie mondiale ou la taxation globale des transactions financières.
Dans un récent rapport intitulé «Quelles réformes pour le système monétaire international ?», trois économistes - Emmanuel Farhi, Pierre-Olivier Gourinchas et Hélène Rey - prennent une voie médiane et proposent une série de mesures réalistes pour rééquilibrer le SMI et limiter les risques de crise.
Premier sujet sur leur agenda : le rôle du dollar. Le dollar concentre aujourd’hui 60 % des réserves de change et 85 % des transactions financières. En outre, la moitié des régimes de change est ancrée sur la devise américaine. A cette hégémonie correspond l’exorbitant privilège des Etats-Unis, une capacité semblant sans limite de financer