Menu
Libération

Saint-Etienne en désintox à Bercy

Article réservé aux abonnés
finance . Les collectivités locales ont demandé hier l’aide de l’Etat pour se défausser des emprunts toxiques qui plombent leurs budgets.
publié le 3 février 2011 à 0h00

Emprunts toxiques, saison 2. Ces crédits à haut risque indexés sur des paniers de monnaies ou des courbes de taux, placés notamment par Dexia dans les années 2000, continuent de plomber les finances des collectivités locales. Pour en finir une bonne fois, le maire PS de Saint-Etienne (Loire), Maurice Vincent, est allé hier plaider à Bercy la création d'une structure de défaisance - entité juridique où l'on isole les actifs à risque. Les collectivités locales (villes, départements, régions), mais aussi des CHU, ou des organismes HLM aussi plombés, pourraient y loger leurs emprunts pourris pour s'en débarrasser. «Il n'existe toujours pas de recensement de l'ampleur de ces créances à problèmes», a regretté Vincent en sortant de Bercy. Le maire de Saint-Etienne estime, à partir des données disponibles, à 10 milliards d'euros ces crédits risqués pour l'ensemble des collectivités. Il pointe surtout les limites de l'exercice individuel : «J'ai réussi à renégocier 120 millions de crédits toxiques, mais il m'en reste 130 millions dont je ne peux me défaire.» L'un de ses emprunts a même atteint un taux de 24%.

Maurice Vincent, qui a ravi la mairie à l'UMP en 2008, a mis son affaire sur la place publique. D'autres villes (Le Havre, Rouen, Saint-Denis…) ont suivi. Mais «combien d'élus se débattent encore avec ces engagements risqués ?» interroge-t-il. La médiation mise en place par l'Etat pour aider les collectivités locales «ne peut venir à bout du problè