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Analyse

La réforme portuaire échoue sur la grève

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Dockers et agents portuaires débrayent dans tout le pays pour protester contre la réforme de leur statut et obtenir la reconnaissance de la pénibilité de leur métier.
Le port de Nantes-Saint-Nazaire en grève, le 12 janvier 2011. (© AFP Damien Meyer)
publié le 4 février 2011 à 0h00
(mis à jour le 4 février 2011 à 8h35)

«Mon client qui m'appelle de Nouvelle-Zélande pour importer ses gigots d'agneau en France, je lui dis quoi ? D'aller à Anvers, Zeebrugge ? C'est tous les jours qu'il nous faut résoudre ces problèmes !» Ce transitaire du Havre fulmine : une cinquantaine d'escales ont été annulées depuis janvier et, depuis ce matin, dockers et agents portuaires se relaient pour quatre jours de grève, suivant le nouvel appel à la grève lancé par la Fédération nationale des ports et docks (FNDP), le syndicat général CGT des ouvriers dockers.«Nous sommes prêts à nous inscrire dans la durée», assure la CGT. Un bras de fer entamé lorsque le secrétaire d'Etat aux Transports, Thierry Mariani, a refusé d'entériner le protocole d'accord lié à la réforme portuaire portant sur les dispositifs de cessation anticipée d'activité au titre de la pénibilité.

Que prévoit la réforme ?

Votée le 4 juillet 2008 pour relancer la compétitivité des ports français en perte de vitesse, la loi stipule que les opérateurs privés qui ont investi sur les quais aient la maîtrise totale des opérations. Elle prévoit donc le transfert aux sociétés de manutention des outillages et des personnels, jusque-là sous statut public. Au Havre, cette réforme concerne 500 conducteurs de portique et agents de maintenance (sur les 1 500 employés du port). Ils rejoignent ainsi les 2 200 dockers, salariés des entreprises privées de manutention depuis la réforme de 1992. La CGT n'a eu de cesse de dénoncer«la