Demain, la Caisse des dépôts et consignations entre officiellement au capital de La Poste. Un Conseil d'administration extraordinaire va acter le calendrier des apports en capital de la Caisse et de l'Etat dans la société anonyme. Soit 1,05 milliard d'euros début 2011, autant en 2012 et 600 millions début 2013 répartis quasi également entre les deux partenaires. Mais la CDC sait-elle où elle met les pieds ? Dans une entreprise plongée depuis le 1er janvier dans le grand bain de la concurrence, en proie au malaise social et à la souffrance au travail, alors que Jean-Paul Bailly, son patron, pousse les feux des réorganisations.
Dégradation de la confiance
Les postiers croient-ils encore en leur entreprise ? Plus vraiment, si l'on en juge l'enquête menée en interne par Ipsos, enquête confidentielle que Libération s'est procurée. Interrogés par questionnaire, 63% des 150 000 postiers y ont répondu. Elle montre une dégradation accélérée de la perception de l'entreprise en général, et du poste de travail en particulier. Les résultats sont en recul par rapport à l'enquête de 2009, et très décrochés comparés aux salariés des autres secteurs. A la question «Etes-vous confiant en l'avenir de La Poste ?» 43% répondent par l'affirmative. Contre 70% de satisfaits dans les entreprises en général (selon Ipsos). Plus inquiétant, 31% des postiers (moins d'un sur trois) ont confiance dans les décisions prises par la direction du courrier. Et 38% estiment que