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portrait

L’austère qui démarre

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Philippe Varin. Après avoir brillé dans l’acier, le rigoureux patron de PSA Peugeot Citroën rêve de pouvoir partager ses émotions.
publié le 9 février 2011 à 0h00

En dehors du monde de l'automobile, pas grand monde ne connaît Philippe Varin. Etonnant quand on sait qu'il préside depuis près de deux ans PSA Peugeot Citroën, fleuron tricolore et deuxième constructeur automobile européen. Ce grand patron (1 m 90) dévoile ce matin les (bons) résultats annuels du groupe. Il reçoit dans son bureau épuré du siège parisien de PSA, avenue de la Grande-Armée. Il a égayé son costume sombre avec une chemise rose et une cravate rouge, comme pour démentir sa réputation de patron austère, aux antipodes de Carlos Ghosn (Renault) ou Sergio Marchionne (Fiat). «Mon but n'est pas d'être connu, ce n'est pas mon penchant naturel», dit-il d'une voix posée.

Philippe Varin est une star… en Grande-Bretagne. Après vingt-cinq ans de carrière chez le fabricant français d'aluminium Pechiney, on l'appelle à Londres en 2003 pour une mission impossible : redresser l'aciériste anglo-néerlandais Corus. Le groupe est au bord de la faillite, Britanniques et Néerlandais sont en guerre ouverte. Varin lève des fonds, restaure la rentabilité, ferme deux usines et apaise les tensions nationales. Et conclut sur un coup de maître en 2007 en vendant Corus à l'indien Tata, à un prix quinze fois plus élevé qu'à son arrivée. Il y gagne ses galons de capitaine d'industrie, un pécule de 15 millions d'euros, et le surnom de «gourou de l'acier» décerné par la presse britannique.

D'autres auraient pris la grosse tête. Pas lui. De quoi séduire le très discret clan Peug