Le patron superstar s’est converti à la modestie. Après l’échec du trop ambitieux «contrat 2009», le PDG de Renault, Carlos Ghosn, s’est fixé des objectifs réalistes pour son nouveau plan stratégique en deux volets (sur trois et six ans), qu’il dévoile ce matin. Selon une source proche du dossier, Ghosn table sur 3 millions de voitures en 2013, à peine 400 000 de plus que l’an dernier. Au-delà des ventes, le plan, validé par l’Etat, est un subtil numéro d’équilibriste entre ambition mondiale et racines tricolores, sur fond de critiques récurrentes contre la fuite de la production à l’étranger. Revue des enjeux.
Cap sur l’international
Vu la mollesse du marché occidental, Renault sait qu’il doit aller chercher la croissance à l’étranger. L’objectif est donc d’augmenter la part des ventes hors d’Europe, qui devraient passer de 37 à 43% cette année. L’essentiel de l’effort reposera sur la gamme low-cost (Logan et dérivés), qui fait un malheur dans les pays émergents. Après le 4x4 Duster, bientôt fabriqué au Brésil et en Russie, la gamme va s’enrichir d’un utilitaire et d’un monospace, qui seront produits à partir de 2012 dans la future usine géante de Tanger. De quoi arroser le bassin méditerranéen et au delà. Renault peut aussi compter sur ses filiales étrangères, comme le coréen Samsung et surtout le russe Avtovaz, dont le français va prendre bientôt la majorité du capital. En Russie, le groupe et ses alliés espèrent consolider leurs 40% d’un marché qui pourra