La dynamique des forums sociaux mondiaux marque-t-elle le pas?
Au contraire. Toutes les analyses et les propositions altermondialistes ont été confirmées: elles figurent même au coeur de l'agenda du G20. Qu'il s'agisse d'une taxe internationale sur les transactions financières, du contrôle des paradis fiscaux, en passant évidemment par la régulation de la finance spéculative, tous ces diagnostics, hier taxés d'hérétiques, sont au coeur du débat sur l'après-crise. Et la question, cruciale, des inégalités de revenus, investit le champ politique.
La récupération de nos idées, par nos «adversaires», n'a rien d'un défi. Elle montre juste que l'on avait raison. Que l'on sert à quelque chose. Elle traduit une délégitimation de l'idéologie libérale.
Pour autant, les réponses des Etats restent marquées par une certaine doxa orthodoxe...
Bien sûr, les politiques d'austérité, d’essence néolibérale, restent à l'oeuvre. Mais il y a quand même des contradictions dans l'oligarchie actuelle, qui ouvre assez largement le champ des possibles. Notre stratégie se base sur une double proposition. D'abord, multiplier les campagnes et les plaidoyers pour des réformes radicales qui modifient l'architecture financière mondiale et permettent d’améliorer les conditions de vie des couches populaires.
Ensuite, aller plus loin, pousser l'avantage. Et démontrer qu'au delà de la crise financière, on traverse une crise de civilisation: la montée en puissance de l'urgence clima