A peine publié et déjà caduc. Le rapport sur la compétitivité entre la France et l’Allemagne, remis le 20 janvier au ministre de l’Industrie, Eric Besson, s’est trouvé - le lendemain même de sa publication - vidé d’une partie de sa substance… Et non des moindres, puisqu’il s’agit du très politique chapitre sur le coût du travail, dont les chiffres fournis par l’Insee se sont révélés trop fragiles pour être maintenus.Conséquence : l’écart de coût entre les deux pays dans l’industrie manufacturière - secteur le plus exposé à la concurrence - ne serait plus aussi important que prévu. Retour sur une embrouille statistique entre Paris et Bruxelles, et sur l’insoutenable légèreté des comparaisons internationales.
«Décalés.» Rédigé par l'institut COE-Rexecode (proche du patronat), le rapport remis au gouvernement faisait état d'un écart, en 2008, de 4 euros entre les deux pays pour le coût horaire du travail dans l'industrie (37,41 euros en France contre 33,37 en Allemagne). Chiffres issus de la toute fraîche enquête quadriennale de l'Insee sur la question, envoyée à l'agence européenne Eurostat. Un peu trop vite, justement, reconnaît-on à l'Insee. Car «suite à un changement de méthodologie par rapport à la dernière étude, explique un membre de l'institut, les chiffres sortis de l'enquête nous sont apparus trop décalés par rapport à la dernière série de 2004». L'Insee fait alors rapatrier ses chiffres. Trop tard : entre- temps, le cabinet COE-Rexecode s'en