La bataille du budget est lancée aux Etats-Unis. L'administration Obama avait à peine rendu public son projet de loi de finances pour 2012, hier matin, que déjà les républicains montaient à l'assaut. «C'est insuffisant, cela ne nous permettra pas d'échapper au cauchemar fiscal auquel cette nation doit faire face», a réagi le sénateur de l'Alabama, Jeff Sessions. Barack Obama a pourtant présenté au Congrès un budget de rigueur comme Washington n'en a pas vu depuis longtemps. Le document table sur une réduction massive du déficit fédéral de 1 100 milliards de dollars en dix ans et annonce la suppression ou la réduction de 200 programmes fédéraux pour un budget fixé à 3,7 trillions de dollars en 2012. «Mon budget trace la voie qui permettra de rembourser nos dettes», a expliqué Obama, en évoquant «une trajectoire intenable». En 2011, le pays devrait faire face à un déficit public record estimé à 1 600 milliards de dollars, soit plus de 10% de son PIB.
L'annonce a été précédée d'une véritable guerre de tranchées dans les couloirs du Congrès la semaine dernière. Sous la pression des élus du mouvement populiste du Tea Party, qui ont largement contribué à imposer une majorité républicaine à la Chambre des représentants lors des élections de novembre, les leaders républicains se sont relayés sur les plateaux de télé pour estimer «que le Président n'avait pas montré un leadership suffisant pour s'attaquer réellement au déficit».
Obama a répondu hier