Parmi les lieux saints du sarkozysme, il y a les usines. Nicolas Sarkozy adore s'y rendre, comme hier, dans celle d'Axon, entreprise de 1 600 salariés qui fabrique à Montmirail, dans la Marne, des câbles pour l'industrie spatiale. Pour le Président, c'est le bonheur : «C'est merveilleux une usine. Chaque fois que je le peux, je me rends dans des usines», s'est-il exclamé.
Ce qu'il y a de bien, c'est qu'on peut visiter les ateliers (au pas de course) et serrer la main à des «vrais» ouvriers en bleu de travail. Mais, surtout, il y a le moment du discours au milieu du «peuple» - un peu en hauteur tout de même, pour que l'on distingue le Président de la masse des travailleurs. Sarkozy peut alors s'adonner à une de ses activités favorites : prêcher sa vision du travail devant un auditoire captif. Au programme du sermon d'hier, le temps de travail et les 35 heures, l'une des plus grosses catastrophes de l'économie française. Le «travailler plus pour gagner plus» étant un peu démodé, il faut trouver d'autres slogans. Alors Sarkozy s'essaie à la «qualité de vie au travail». «C'est une grave erreur de penser qu'on est heureux en ne travaillant que 35 heures et qu'on est malheureux en travaillant 36 heures. 35 heures dans un métier qui ne vous plaît pas, c'est une souffrance.» Des 35 heures, le Président dérive à la défense de la valeur travail, en proposant une relecture très personnelle de Marx : «Ce n'est pas le travail qui aliène l'individu, c'est le chômage»,