Cérémonie en grande pompe hier dans le Médoc pour la cession du château de Viaud, une propriété en Lalande-de-Pomerol, au géant chinois de l'agroalimentaire, le groupe d'Etat Cofco. Cadeau inestimable (un prieuré-lichine de 1953) et toast de l'amitié : Philippe Raoux, le propriétaire et négociant, a soigné ses hôtes. Et pour cause, cette vente signifie pour lui la concrétisation de près de trois ans de négociations, des échanges de lettres et de mails et surtout des rencontres, car «le volet affectif est primordial pour les Chinois».
Tentaculaire. Pour Cofco, cette acquisition représente une porte d'entrée dans le Bordelais. Ce groupe tentaculaire, qui commercialise notamment des céréales et des huiles, mais est aussi le distributeur de Coca-Cola en Chine, n'a pas vraiment besoin de cette propriété qui ne représente qu'une vingtaine d'hectares et ne produit pas plus de 120 000 bouteilles par an pour augmenter son chiffre d'affaires.
Dans un premier temps, Cofco s'engage à conserver l'équipe en place au château de Viaud et à conserver le mode de production. Mais Chi Jingtao, le vice-président, reconnaît qu'il s'agit pour sa société de «mieux connaître la région bordelaise» pour, ensuite, «jouer un rôle plus important». Langue de bois des affaires, l'homme ne dévoile pas davantage ses ambitions. Cependant, le groupe ne cache pas qu'il met sur pied une stratégie de développement très offensive de sa marque Great Wall, sous laquelle il c