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Portrait

A Washington, un FMI qui lui veut du bien

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Le patron du Fonds a donné toute sa mesure lors de la crise pour rétablir le prestige d’un organisme mal-aimé. Où on le verrait bien s’installer à l’Elysée.
publié le 18 février 2011 à 0h00

Ce matin-là encore, assis devant un planisphère, Dominique Strauss-Kahn est le bon docteur du monde. «Vers un système monétaire international plus stable» s'intitule son exposé. Entouré de trois experts américains, le managing director du Fonds monétaire international, le «MD» comme on l'appelle ici, disserte sur les droits de tirage spéciaux et autres moyens d'«empêcher la prochaine crise». Il est comme on le connaît ici : parfaitement maître de son sujet, brodant autour de son discours pour y glisser des pointes d'ironie. «Il est profond, glisse un économiste du Fonds à la sortie. Je comptais poser une question, et il y avait déjà répondu dans les cinq premières minutes de son exposé. Il va au fond des dossiers.»

«Un pacte avec le diable»

Depuis trois ans qu'il est à Washington, Dominique Strauss-Kahn s'est acquis un respect quasi unanime, et plutôt rare pour un directeur du FMI. «Strauss-Kahn a été une aubaine pour le Fonds, résume Johann Prader, représentant d'un groupe de dix pays européens au conseil d'administration du FMI. Nous traversions le désert, le monde pensait même pouvoir se passer du Fonds, et il nous a ramenés sous les feux de la rampe.» Amar Bhattacharya, directeur du G24, qui représente les pays émergents au FMI, abonde : «Quand il est arrivé, le FMI n'avait pratiquement plus de raison d'être. Et il a su répondre à la crise mondiale beaucoup mieux que le FMI ne l'avait fait par le pa