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Libération

Après le lait empoisonné, Pékin face au riz contaminé

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Pollution. Au moins 10% de la production chinoise contiendrait de fortes doses d’un métal lourd. Les autorités font profil bas.
Sur un marché de Pékin. (REUTERS)
publié le 18 février 2011 à 0h00

«Camarades ! Peut-on encore manger du riz maintenant qu'il est contaminé par les métaux lourds ?» demandait mercredi un internaute sur un forum internet du Quotidien du peuple. Deux ans après l'affaire d'empoisonnement du lait par des produits chimiques qui avait touché 300 000 enfants, dont au moins six ont péri, la Chine est de nouveau aux prises avec un grave problème d'insécurité alimentaire. C'est cette fois l'aliment de base des Chinois qui est en cause. Au moins 10% du riz produit en Chine contiendrait des concentrations de cadmium supérieures aux normes en vigueur (0,2 mg au kg).

C'est ce que vient de révéler une étude scientifique publiée ce mois-ci par le magazine chinois Nouveau Siècle. Elle a été réalisée entre 2007 et 2008 dans toutes les zones de production. Dans trois provinces - Guangdong, Jiangxi et Hunan -, c'est 60% du riz qui serait contaminé, selon ces chercheurs de l'université d'agriculture de Nankin. Le métal lourd contenu dans le riz est vraisemblablement issu de la pollution industrielle déversée dans les fleuves et rivières. Cette eau, ensuite utilisée pour l'irrigation, se concentre dans les grains. Ingéré, le cadmium entraîne dans beaucoup de cas une mort lente et douloureuse. Au Japon, des centaines de cultivateurs ont été atteints dans les années 60 d'une maladie baptisée «Itai-Itai» (mal-mal), précisément provoquée par le riz au cadmium. Les os des victimes deviennent de plus en plus fragiles pour finalement casser, t