Un petit mieux, mais on reste loin du compte. C'est le message qu'a fait passer hier le premier président de la Cour des comptes, Didier Migaud, lors de sa présentation du rapport annuel de l'institution de la rue Cambon. Un rapport dont il avait réservé la primeur dans la matinée à Nicolas Sarkozy, à qui il a sans doute rappelé (comme à son auditoire de l'après-midi) qu'à défaut «d'un effort structurel plus ambitieux», la promesse faite par la France à Bruxelles de ramener son déficit à 3% du PIB en 2013 ne pourra pas être tenue. Le petit mieux auquel Migaud a quand même voulu rendre hommage, ce sont «les progrès très importants accomplis ces dernières années dans l'efficacité de la gestion publique». La croissance de la dépense publique a été limitée à 1,4% en 2010, contre 2,3% par an ces dix dernières années. Et grâce à l'extinction du plan de relance et à la fin de la réforme de la taxe professionnelle en 2010, le gouvernement devrait même réussir à atteindre l'objectif de 6% de déficit qu'il s'est fixé pour la fin de l'année.
Iceberg. Mais la suite, a averti l'ancien opposant socialiste reconverti en vigie du rétablissement des finances publiques, s'avère beaucoup plus délicate. Car «la baisse du déficit en 2011 proviendra, pour l'essentiel, de mesures non pérennes qui n'existeront plus cette année», a expliqué Didier Migaud. Comme le détaille le rapport, l'effort nécessaire pour respecter la trajectoire de réduction du déficit