Le bénéfice se fait à l'achat. Sur cet ancestral postulat du commerce, Jacques-Antoine Granjon, un vieux routier du déstockage de fins de séries, a créé Vente-privee.com, l'une des entreprises les plus surprenantes de la période récente. Il a continué son métier de base, «acheter, trier, revendre»,et l'a glissé dans les nouvelles technologies. L'idée : le client, vous, moi, tout le monde, au lieu d'aller fouiller dans un bac douteux pour en sortir une nippe fripée, irait cliquer sur le site pour recevoir, trois semaines après, un produit 60 % moins cher dans un colis propret. Et de fait, cela s'est passé comme ça.
Dix ans après sa création, Vente-privée.com a 11,5 millions de membres, dont la moitié achète, ce qui en fait le «premier e-commerçant généraliste français». Les chiffres de la fiche technique sont vertigineux. En 2009, 38 millions de produits ont été vendus, issus de 1 200 marques, : des sacs à 175 euros au lieu de 500, des ampoules LED à 12 euros au lieu de 23, et même un cru classé de Graves à 210 euros les six bouteilles au lieu de 360. Bref, on trouve de tout, «du moment qu'il y a une marque», explique le patron. Même des voitures et, une fois, des appartements neufs…
Dire que ça marche serait un euphémisme. Entre 2008 et 2009, le chiffre d'affaires - 680 millions d'euros - a augmenté de 35 %. L'année 2010 aura été moins bonne (3 % d'augmentation) car les entreprises de textile ont moins produit à cause de la crise. Et donc généré moi