Les compromis du Grenelle de l'environnement ont fait long feu : le Salon de l'agriculture s'ouvre ce samedi dans un climat de tension entre écolos et lobbys agricoles, et sur fond d'angoisse des consommateurs face à un système dopé aux pesticides et aux antibios. Mercredi, le ministre de l'Agriculture, Bruno Le Maire, a cloué au pilori la campagne choc de France Nature Environnement (FNE). Des affiches dénonçant OGM, pesticides et algues vertes et dont trois ont été censurées dans le métro parisien par la RATP au motif du «devoir de neutralité de la fonction publique». Images «caricaturales», «orientées contre l'agriculture», a accusé Xavier Beulin, le président de la FNSEA, principal syndicat agricole (lire ci-dessus). Vendredi soir, FNE a annoncé qu'elle renonçait à participer aux tables rondes du Salon de l'agriculture «par souci d'apaisement», jugeant son objectif atteint. «Nous voulions placer la thématique environnementale au cœur du salon», précise Benoît Hartmann, porte-parole de FNE. La fédération, qui regroupe 3 000 associations écolos, partie prenante du Grenelle de l'Environnement et connue pour être réformiste et peu acerbe, s'offre-t-elle une nouvelle image ? «Depuis un an, nous n'arrivons plus à faire progresser nos idées, et ce qui semblait être des acquis du Grenelle, même s'il s'agissait déjà de compromis, est remis en cause, se défend Hartmann. Alors on change de ton.» Le déclencheur du détricotage du
Le Salon de l’agriculture pollué par des affiches
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par Eliane Patriarca
publié le 19 février 2011 à 0h00
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