Bernard Tapie n'a pas fini d'empoisonner la vie publique. Depuis trois mois, des échanges épistolaires tentent de revisiter l'arbitrage ayant condamné en 2008 le CDR (Consortium de réalisation, structure publique héritière des casseroles du Crédit lyonnais, dont l'affaire Adidas) à verser 390 millions d'euros à l'homme d'affaires - ce dernier pouvant espérer conserver, après paiement d'impôts passés, présents et futurs, un reliquat de 170 millions. Avec en point d'orgue ce courrier de la Cour des comptes à Matignon pointant les «dysfonctionnements caractérisés du dossier Tapie-Adidas».
Deal. Dans l'affaire, l'arbitrage en tant que tel est acquis à Tapie, le gouvernement ayant renoncé à toute forme de contestation. Seules demeurent des procédures initiées par des opposants au deal, visant les décideurs publics qui y auraient contribué. Et d'abord Christine Lagarde, la ministre de l'Economie, qui a accepté de porter le chapeau au nom de Bercy, bien que l'Elysée s'en soit mêlé de près, donnant des instructions écrites à des fonctionnaires à deux reprises : en octobre 2007, en vue d'accepter le recours à un arbitrage privé pour solder tous les litiges en cours ; en juillet 2008, en vue de ne pas contester la sentence.
Dans les échanges épistolaires sur l'affaire Tapie, il est surtout question de la «capacité à compromettre» (comprendre de négocier un compromis) du Consortium de réalisation. Le code civil prévoit que l'Etat n'a pas le droit de s'e