Les Français échapperont-ils à une grande grève du transport aérien en pleines vacances de février ? Le SNPL (Syndicat national des pilotes de ligne), majoritaire chez les pilotes, a suspendu vendredi le conflit prévu du 4 au 7 mars. Mais le syndicat d’hôtesses et stewards Unac (Union des navigants de l’aviation civile) appelle toujours à la grève du 8 au 13 mars. Signe que le ministre du Travail, Xavier Bertrand, peine à calmer le conflit entre ces deux catégories de navigants sur l’avenir de leurs retraites, attisé par l’approche des élections professionnelles du 3 mars chez Air France.
La pomme de discorde ? La réforme, adoptée en 2008 à une courte majorité, par la caisse de retraite complémentaire des navigants. Elle va se traduire par «une hausse des retraites des pilotes dont les salaires sont les plus élevés, ceux d'Air France», dénonce Franck Mikula, président de l'Unac. Jean-Louis Barber, patron du SNPL Air France, réplique que cette réforme ne fait que corriger l'iniquité du barème actuel, défavorable aux pilotes (au-delà d'un certain revenu, leurs cotisations leur rapportent une prestation plus faible) : «Un euro cotisé doit rapporter la même pension pour tout le monde. Nous n'acceptons plus ce système qui pénalise à la fois les pilotes et l'ensemble des carrières longues.»
Flou. Gêné aux entournures, le gouvernement n'a cessé de repousser la signature des décrets d'application… tout en promettant aux pilotes qu'il allait le faire.