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Libération

«Europe 2020»: une stratégie néolibérale plus forte

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publié le 22 février 2011 à 0h00

Il faut reconnaître aux (contre-)réformateurs néolibéraux des qualités qu’on ne trouve pas toujours chez leurs opposants : ils savent ce qu’ils veulent et ce qu’il faut faire pour l’obtenir, ils sont patients et ne se découragent pas. C’est encore une fois du côté de l’Union européenne qu’une partie de l’action se passe.

On se souvient de la «stratégie de Lisbonne» lancée en 2000, qui avait pour objectif de faire de l'Union européenne «l'économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde d'ici à 2010». Elle se donnait des objectifs en matière d'innovation, de «cohésion sociale» et d'emploi. A peu près aucun n'a été atteint, bien que les taux d'emploi se soient rapprochés des 70% (de la population âgée de 20 à 64 ans) espérés. Mais les dépenses en recherche et développement ont faiblement augmenté et restent loin de la cible de 3% du PIB. Quant à la cohésion sociale, il suffit de remarquer que le risque de pauvreté (après transferts sociaux) a augmenté.

Ce bilan médiocre n’a pas empêché la Commission d’attribuer à la stratégie de Lisbonne la création de 18 millions d’emplois dans l’Union européenne. Ce chiffre ne mesurait cependant que l’augmentation de l’emploi en Europe entre 2000 et 2008. Créditer la stratégie de Lisbonne de l’ensemble de cette augmentation était donc un peu héroïque. Au passage, la moitié de ces créations correspondait à des emplois à temps partiel.

Le plus comique dans cette histoire est que la stratégie de Lisbonne avait