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Libération

Le nucléaire en fusion sur les déchets

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Le coût du stockage serait beaucoup trop élevé pour EDF, qui veut imposer un contreprojet moins cher. Le gouvernement cherche à calmer le jeu.
publié le 24 février 2011 à 0h00

«Une crise», admet Marie-Claude Dupuis, la directrice générale de l'Andra (Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs). Violente au point d'exiger une «médiation conduite par la Direction générale énergie climat [DGEC] du ministère de l'Ecologie», précise André-Claude Lacoste, le président de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN). Et même un «rappel à la loi» (1), assènent les deux députés Claude Birraux (UMP) et Christian Bataille (PS), spécialistes du nucléaire. Ce dernier regrettant «les effets délétères, sur le processus encore fragile de création du stockage, des déclarations médiatiques de certains producteurs». Un rappel à la loi ? Bigre. Mais à quels délinquants ? «Aux producteurs de déchets», répondent députés et directeur de l'ASN. Mais, en privé, entre Areva, le Commissariat à l'énergie atomique (CEA) et EDF, c'est le producteur d'électricité qui est la cible, et avec un vocabulaire qui laisse pantois.

La raison de cette crise ? Le stockage des déchets issus des combustibles nucléaires se précise. Une demande d’autorisation serait déposée en 2015, le creusement des accès et galeries principales pourrait avoir lieu entre 2017 et 2025. Les premiers colis de déchets - de moyenne activité (des métaux irradiés) - pourraient arriver en 2025. Le compte à rebours des provisions dans les comptes d’EDF est enclenché. Celui-ci vient de dédier 50% de ses parts dans RTE (sa filiale du réseau haute tension) au démantèleme