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reportage

Au Salon de l'agriculture, les vaches rares font de la résistance

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La béarnaise (181 femelles) a des cornes en forme de lyre. (E.A.)
publié le 25 février 2011 à 15h27
(mis à jour le 25 février 2011 à 19h29)

Au beau milieu du vaste pavillon numéro 1, au salon de l'agriculture, le coin des «races bovines en conservation» fait figure d'îlot de résistance aux méthodes d'élevage intensives.

On y trouve trois de ces quinze races menacées de disparition: la petite bretonne pie noir (1400 représentantes), la blonde et solide béarnaise, (185) aux cornes en forme de lyre, la Villard-de-Lans, costaude et froment (un peu plus de 400). Des poids plume à côté des 2,5 millions de prim'Holstein ou des 600.000 normandes.

Cédric Briand, éleveur de bretonnes pie noir dans la région de Redon. La bretonne pie noir est de petit gabarit, mais elle a «
un caractère bien trempé»
, décrit le paysan.

Ces «vaches rares» ont vu leurs effectifs chuter à partir des années 1950 et la modernisation de l'agriculture. Il faut nourrir la France, le choix est fait de se concentrer sur quelques races. La solide béarnaise, essentiellement utilisée pour les travaux agricoles, tombe en désuétude avec l'arrivée du tracteur. La bretonne pie noir -700.000 représentantes en 1900, 300 en 1970- n'était pas non plus «adaptée à l'époque. Elle produit un lait très crémeux, mais en petite quantité», explique Cédric Briand, président de l'Union pour la bretonne pie noir, «fils, petit-fils, arrière-petit-fils d'éleveurs de bretonnes».

Sursaut dans les années 1970, grâce à l'acharnement de quelques passionnés. Le premier plan de sauvegarde est mis en place en 1975, pour la pie noir. «De vieux têtus bretons avaient gardé quelques bêtes. Des éleveurs, plutôt des néoruraux, les ont reprises et se sont engagés dans la conservation de l'espèce», raconte Cédric Brian