Même artificielle, l'occasion était trop belle. Et Xavier Bertrand ne l'a pas laissé filer. Invité mardi soir sur le plateau de TF1, le ministre du Travail a annoncé, avec deux jours d'avance sur leur publication, une baisse «importante» des chiffres du chômage. Deux jours plus tard, les données officielles font état d'une réalité… un tantinet différente.
Diffusé hier, le nombre de demandeurs d'emploi inscrits en janvier en catégorie A (personnes n'ayant pas du tout travaillé) a bien baissé, de 19 300 (- 0,7% sur un mois, + 1,4% sur an), pour atteindre 2 703 200 en France métropolitaine. Cette baisse «importante» compense la hausse de 17 600 du mois précédent… mais ne concerne que la catégorie A. En effet, en intégrant les catégories B et C (personnes à la recherche d'un emploi et ayant exercé une activité réduite), le chômage ne baisse pas en janvier. Il se stabilise. En clair, il s'agit plus d'un effet de vases communicants entre différentes catégories, que d'une réelle diminution du nombre de demandeurs d'emploi. Avec 4 045 200 chômeurs en France métropolitaine fin janvier en catégorie A, B et C (4 303 700 avec les Dom), le taux se maintient ainsi à son plus haut niveau depuis dix ans. Et ce, alors même que la croissance est repartie depuis mi-2009, et que l'économie, en 2010, s'est remise à créer près de 100 000 emplois.
Les principaux bénéficiaires, néanmoins, de la «baisse» de la catégorie A en janvier sont les moins de 25 ans (- 1,5%), et surtout les j