La crise libyenne affole les marchés pétroliers. A Londres, le baril de Brent a frôlé les 120 dollars (87 euros) hier matin, du jamais-vu depuis août 2008. Et pour cause : difficile de savoir si les terminaux d’exportation du pays fonctionnent. L’armateur français CMA-CGM avait laissé entendre mercredi qu’ils étaient tous fermés, avant de se raviser. Si c’était le cas, le monde serait privé de quelque 1,5 million de barils par jour. Quant aux puits de pétrole, surtout situés - comme les terminaux pétroliers - dans l’est du pays (la zone «libérée»), plus de la moitié seraient à l’arrêt. L’italien ENI, premier producteur étranger en Libye, a indiqué que sa production d’hydrocarbures avait baissé de plus de 50%. D’autres compagnies opérant dans le pays ont annoncé un ralentissement voire la suspension de leurs activités, à l’instar de Total ou des groupes allemand Wintershall et espagnol Repsol.
Vannes. Les investisseurs doivent-ils pour autant s'inquiéter outre mesure de la situation ? Pas forcément. D'abord, les opposants à Kadhafi qui contrôlent l'est du pays n'ont aucun intérêt à détruire les puits, tant c'est une manne financière. Ensuite, même si les exportations libyennes étaient touchées durablement, il n'y aurait pas de risque de pénurie de brut. Le très puissant ministre du Pétrole saoudien, Ali al-Naimi, a assuré que l'Opep ouvrirait ses vannes en cas de baisse de l'offre. Quant à l'Agence internationale de l'énergie, elle pourrait piocher dans les