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La non-retraite dorée de Didier Lombard

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France Télécom . L’ex-PDG, 69 ans, reste salarié à des conditions qui choquent même Xavier Bertrand.
publié le 26 février 2011 à 0h00

La reconversion de Didier Lombard, l'ex-PDG de France Télécom, s'annonce délicate. Vendredi, syndicats et politiques se sont émus du job que lui a déniché l'opérateur, alors qu'il avait cédé deux jours plus tôt son poste de président à Stéphane Richard. Au lieu de prendre sa retraite - il fête ses 69 ans dimanche - Didier Lombard a fait jouer une clause de son contrat qui oblige l'entreprise à le reprendre comme salarié. Celui qui, en interne, est tenu pour responsable de la crise sociale et de la vague médiatisée de suicides, a donc été bombardé «conseiller spécial sur les orientations stratégiques et la vision technologique du groupe».

Vendredi, l'hostilité affleurait, la CGC-Unsa se fendant d'une pétition «Lombard, dégage!». Rompus à l'examen des documents financiers, les syndicats condamnent l'âpreté au gain de l'ex-PDG, en exhibant stock-options et dispositions favorables auxquelles il ne pourrait prétendre qu'en redevenant salarié.

«Il aurait dû cesser ses fonctions et se contenter de continuer à toucher sa retraite de haut fonctionnaire», estime Sébastien Crozier, de la CGT-Unsa. Retraite que Lombard a liquidée en 2004, avant de devenir PDG. Néanmoins, «il devait rester salarié du groupe pour espérer toucher un jour ses stocks», déplore le syndicaliste, qui précise qu'un mandataire social qui quitte ses fonctions a deux mois pour exercer ses stocks. Lombard en détient 288 000 : 148 000 depuis 2005 et sa prise de fonctions, et