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Libération
Récit

Le Pentagone ravitaille Boeing

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Le choix de l’avionneur américain pour le mégacontrat des ravitailleurs de l’US Air Force, au détriment de l’européen EADS, a été dicté par des considérations économiques.
publié le 26 février 2011 à 0h00

Soyons honnêtes : alors qu’aux Etats-Unis la crise économique est loin d’être finie, que le taux de chômage atteint un de ses plus hauts niveaux (plus de 9%), et que la popularité d’Obama commence tout juste à remonter, on imaginait mal les autorités américaines octroyer un contrat de 35 milliards de dollars (25,4 milliards d’euros) au grand concurrent de son champion aéronautique national ! C’est donc avec une certaine logique que le Pentagone a annoncé jeudi soir qu’il choisissait Boeing, avec son appareil dérivé du 767, plutôt qu’EADS (maison mère d’Airbus) pour fournir 179 avions-ravitailleurs à l’armée de l’air américaine afin de remplacer une flotte de KC-135 datant des années 50. Bizarrement, tout au long de la journée de jeudi, Washington avait bruissé de rumeurs sur une possible victoire de l’européen EADS avec sa version militaire de l’Airbus A330, le KC-45. Les Américains cherchaient-ils à conjurer le sort ou l’avion européen avait-il vraiment ses chances ?

Campagne. Le Pentagone a justifié sa décision en expliquant que Boeing avait fait une «meilleure offre commerciale». En gros, celle de l'avionneur américain était «1% moins chère». Par les temps qui courent, ce n'est pas si mal. «Nous avons choisi de ne pas casser nos prix. Si Boeing a accepté de sacrifier ses marges, c'est son problème», réagissait-on vendredi côté français. EADS avait néanmoins monté une campagne très efficace aux Etats-Unis, clamant haut et fort que