Eteints, les éternels néons, communs à tous les foyers vietnamiens. Vu Ngoc Thanh s'éclaire désormais avec des ampoules basse consommation. «Et quand la température grimpe, toute la famille dort dans une même chambre, pour n'allumer qu'une seule climatisation», confie cette vendeuse de yaourts de la rue Chua Lang, à la périphérie de Hanoi, la capitale. Sa voisine, Phuong, patronne de café, règle, elle, son frigo sur la position minimale et utilise avec parcimonie son chauffe-eau.
Les Vietnamiens apprennent les économies d'énergie : à partir du premier mars, le prix du kilowattheure va bondir de 15,28%. Une hausse historique. Et nécessaire, selon Ta Van Huong, du ministère de l'Industrie et du Commerce, cité dans la presse officielle, pour «mobiliser les investissements dans de nouvelles centrales». Mais la flambée de la facture tombe mal. Mi-février, le Vietnam a déjà dévalué - pour la quatrième fois en quinze mois - le dong, sa monnaie, relançant de plus belle l'inflation. A plus de 12% pour l'année écoulée, elle ne cesse de s'aggraver.
«Avec l'augmentation brutale de l'électricité, les commerçants ne se gêneront pas pour rehausser leurs tarifs», se désespère Lê Van Khang, un ingénieur à la retraite, qui dispense des cours particuliers pour assurer ses fins de mois. Même pronostic de Pham Chi Lan, économiste et ancienne conseillère du gouvernement : selon elle, l'Etat vietnamien ne pourra plus contenir l'inflation à 7%, comme promis, en 2011. «L