C'était un des engagements de campagne de Nicolas Sarkozy et l'une des priorités de sa fin de mandat : l'emploi des seniors. Pas question de laisser les salariés âgés sur le bord de la route tandis qu'on leur demande de travailler plus longtemps et que le chômage atteint des sommets. Le gouvernement a dégainé plusieurs mesures : fin de la dispense de recherche d'emploi accordée aux chômeurs de plus de 57 ans et demi (2008) ; obligation pour les entreprises de plus de 50 salariés d'adopter un plan en faveur de l'emploi des seniors, sous peine de s'acquitter d'une pénalité d'1% de la masse salariale (2010). Et surtout, depuis 2003, l'Etat a progressivement cessé de financer les départs en préretraite. Conséquence : si, en 1999, plus de 200 000 salariés du privé étaient en préretraites publiques, ils étaient 50 650 fin 2009. «Ce qu'a annoncé le gouvernement est en train de fonctionner,déduit Eric Heyer, économiste à l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE). Le taux d'emploi des seniors augmente.»
Contradiction. Il n'empêche, on voit resurgir des dispositifs de cessation anticipée d'activité. Mi-février, le ministère des Affaires étrangères a ainsi annoncé des départs anticipés pour une trentaine de ses cadres de 58 ans et plus. Un symbole qui révèle une vraie contradiction au sommet de l'Etat. D'un côté, on décrète que les salariés doivent travailler jusqu'à 62 ans. Mais d'un autre côté, on cherche à s'en débarrasser avant ce