Le duo financier de Carrefour sort la tronçonneuse. Hier, Bernard Arnault, président de LVMH, et Sébastien Bazin, patron du fonds Colony Capital, premiers actionnaires (14,06%) de Carrefour via leur holding commun Blue Capital, ont fait acter le démembrement du groupe en trois sociétés distinctes : la foncière du groupe, Carrefour Property, propriétaire des murs des hypers et supermarchés, et sa branche hard discount, Dia, seront séparés de l’activité de distribution classique.
Une stratégie qui crée de profondes inquiétudes en interne : moins sur la sortie de Dia, dont la position de troisième discounteur mondial devrait attiser des appétits concurrents sans affecter l’exploitation des hyper, que sur la future cotation de Carrefour Property. Même si Carrefour conservera 75% du capital de sa filiale immobilière, le groupe de distribution, déjà fragilisé, pourrait être exposé à moyen terme à une revalorisation des loyers de ses magasins.
Entré au tour de table de Carrefour en mars 2007 sur la base de 53 euros par action, Arnault et Bazin vont depuis de déconvenues en déconvenues, le titre ayant plongé avec la crise pour se traîner aujourd’hui autour de 35 euros. Acquise par emprunt, cette participation malheureuse a, début 2009, placé le holding personnel d’Arnault en grande difficulté financière, la dette contractée faisant plus que couvrir la valeur de ses actifs plombée par la crise.
Depuis, le tandem fait feu de tout bois pour doper le cours de Carrefour. Dernière tentative