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portrait

Dauphin CFDT

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Laurent Berger. Le probable successeur de François Chérèque incarne la nouvelle génération, marquée par un monde du travail mutant.
Laurent Berger, le 17 juin 2009 à Paris (Photo Patrick Kovarik. AFP)
publié le 5 mars 2011 à 0h00

Même en insistant lourdement, impossible de changer l'heure du rendez-vous. «Si c'est pour une rencontre dans les quinze jours, ce sera un petit-déjeuner.» Pas même un dîner ? «Impossible, répète l'incorruptible service de presse de la CFDT. Son seul créneau ces jours-ci, c'est neuf heures du matin.»

Il faut céder : Laurent Berger, l’un des neuf pontes de la direction confédérale, a un agenda de ministre. Et bientôt celui d’un président… Pressenti pour succéder à François Chérèque à la tête de la CFDT lors du prochain congrès en 2014 (et peut-être même avant), ce militant à l’allure plutôt modeste est accablé de travail. En plus des négociations sur l’avenir de l’assurance chômage, dont le dernier round doit se tenir jeudi, l’homme est chargé de préparer le «débat sur l’évolution de l’organisation», prélude à une réforme des structures du syndicat. Du lourd, pour ce jeune responsable - 42 ans - propulsé il y a peine deux ans à la commission exécutive, le saint des saints de la confédération, dernière marche incontournable avant le potentiel et prestigieux poste de secrétaire général.

C'est donc devant un petit-déjeuner (en réalité un café soluble servi dans un gobelet en plastique) que Laurent Berger, taille moyenne et visage rondouillard (même s'il a perdu dix kilos depuis cet été), accueille ses visiteurs. Dans son bureau exigu, au troisième étage de la centrale à Belleville, quartier populaire de l'Est parisien. Chemise bordeaux sous un costard gr