A la Cour des comptes, les critiques sont souvent en creux. Mais elles n'en sont pas moins limpides. Comme le dit son premier président et ex-ténor socialiste, Didier Migaud, «nous, on constate ; au gouvernement d'en tirer les conclusions qui s'imposent». Commandé par l'Elysée, le rapport de 320 pages rendu vendredi par la Cour des comptes sur les «prélèvements fiscaux et sociaux en France et en Allemagne» n'échappe pas à cette règle. Voilà une mine d'infos et de recommandations pour le gouvernement si celui-ci veut, comme il le proclame, faire converger sa fiscalité avec celle de son voisin et gagner en compétitivité.
«L'Allemagne, a résumé hier Migaud, a une politique fiscale plus prévisible, plus stable, plus neutre.» Bref, même si cela fait rire les médias outre-Rhin qui la trouvent fort complexe, la fiscalité allemande paraît, aux «sages» de la rue Cambon, mieux calibrée que celle de la France et peut expliquer - pour une petite part - les performances de la première économie de la zone euro.
Si le rapport prend d'abord soin de noter que les deux pays ont des «systèmes fiscaux reposant sur des impôts souvent très proches» et des niveaux d'imposition supérieurs à la moyenne de la zone euro, il met le doigt sur les «divergences», parfois croissantes, entre les deux pays. C'est le cas avec les finances publiques pour lesquelles l'écart est «manifeste» avec un déficit structurel en France supérie