Adéfaut de retours officiels de la justice suisse sur l'existence supposée de comptes à l'étranger, Bertrand Rochette, l'un des trois cadres de Renault mis en cause dans l'affaire d'espionnage, a décidé d'écrire lui-même aux établissements bancaires. Résultat, d'après les réponses dont Libération a obtenu copie : aucune des trois banques évoquées par la presse mi-janvier n'abrite de compte à son nom.
Ce cadre, adjoint de Michel Balthazard (en charge des avant-projets au sein du constructeur), était notamment accusé de posséder un compte au sein de la banque suisse Migros, alimenté en échange d'informations industrielles transmises à une «puissance étrangère». Or, dans un courrier daté du 24 février, la Migros Bank répond à Bertrand Rochette qu'elle «n'entretient pas de relation client» avec lui. Même chose pour les deux autres établissements, même si ceux-ci étaient censés abriter les «pots de vin» de ses deux collègues, Michel Balthazard et Matthieu Tenenbaum. Dans une lettre du 21 février, la LGT Bank du Liechtenstein affirme ainsi qu'il n'existe aucun «avoir» au nom de Bertrand Rochette. Quant à la Zürcher Kantonalbank (Suisse), elle l'informe dans un courrier daté du 3 mars qu'elle n'a trouvé aucun compte lui appartenant. Autant d'éléments qui confirment l'absence de preuves, jusqu'ici, sur la réalité de ces comptes.
A la direction de Renault, ce sont les réponses officielles des commissions rogatoires que l'on guette. «On attend tou