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Libération

Les agences de notation, un thermomètre en question

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publié le 11 mars 2011 à 0h00

Les agences de notation sont de nouveau sur la sellette. La Grèce, qui a été dégradée lundi, demande aux dirigeants européens d’agir. L’Espagne a, elle aussi, vu sa note abaissée.

Le débat sur les agences de notation relancé ?

Oui. Elles continuent de se revendiquer comme des institutions capables d'évaluer, de décortiquer les comptes des entreprises, des Etats ou disséquer des produits financiers pour leur donner une note… alors qu'elles se sont révélées complices des excès financiers. Elles n'ont vu (ou pas voulu voir) venir ni la faillite d'Enron, ni la bombe des subprimes, ni la faillite de l'Islande, ni celle de l'Irlande… Elles avaient été particulièrement flatteuses avec les valeurs technologiques avant l'explosion de la bulle internet. Et pourtant, elles continuent à jouer les oracles du marché. Si les agences de notation avaient fait preuve d'aveuglement, c'est qu'elles étaient un rouage du système. Qui pouvait attendre d'un rouage qu'il prédise l'effondrement de la machine dont il est partie prenante ? Personne de sensé. Tel était le diagnostic de ceux qui mirent (au lendemain des crises des subprimes ou de la dette grecque) ces agences sur le banc des accusés. Aujourd'hui, les agences de notation redoublent de sévérité et d'acharnement à l'encontre des pays qu'elles jugent comme étant des «canards boiteux» de l'Europe (Portugal, Grèce, Espagne…). Moody's a ainsi décidé hier d'abaisser d'un cran la note souveraine de l'Espagne, à Aa2 contre Aa1 aupar