Al’entrée du port de Marseille, les CRS ont dispersé hier les chaloupes qui immobilisaient depuis deux jours les navires. Le port est débloqué pour la deuxième fois en un mois. Pas la situation à la SNCM, dont les marins sont en grève depuis près de six semaines. Ils protestent contre la suppression d’un des dix bateaux de la société desservant la Corse. Le mouvement atteint ce matin son quarantième jour et semble dans l’impasse. Cadres et officiers non grévistes réclament une médiation de l’Etat, la situation pourrit doucement, tandis que l’enkystement traduit les inquiétudes d’une entreprise soumise ces dernières années à une concurrence folle dans la desserte avec la Corse et en pleine mutation culturelle depuis sa privatisation en 2006.
Croupières. Le mouvement est parti d'une décision du conseil général des Alpes-Maritimes de limiter en juillet et août les dessertes depuis Nice. La direction aurait sauté sur l'occasion pour abandonner l'un des dix bateaux qu'elle armait en haute saison, selon la CGT, à l'origine de la grève avec le Syndicat autonome des marins de la marine marchande (SAMMM). Le directeur général, Marc Dufour, ex-patron d'Air Littoral nommé cet été à la tête de la SNCM, se défend mollement d'avoir profité du prétexte. Il veut réorganiser l'entreprise rachetée par Veolia en 2006 (1). La SNCM a perdu 3 millions d'euros l'an dernier (sur un chiffre d'affaires de 290 millions d'euros), et les avances de trésorerie atteignaient 65 millions ava