Angela Merkel va-t-elle rallumer l’incendie qui a ravagé la zone euro en 2010 ? A Paris, on ne cache pas son inquiétude face à la valse-hésitation de la chancelière allemande, qui renâcle désormais à tout accroissement des moyens du Fonds européen de stabilisation financière (FESF). D’autant que les taux d’intérêt des obligations d’Etat portugaises, irlandaises ou grecques s’envolent.
«Déçus». «Les marchés attendaient énormément de la réunion du Conseil européen des chefs d'Etat et de gouvernement de la zone euro [d'aujourd'hui], mais ils ont compris qu'ils seraient déçus, ce qui devrait limiter l'impact d'un échec», dit Laurence Boone, économiste en chef de Barclays Capital France. Il est vrai qu'un autre sommet, à 27 cette fois, aura lieu les 24 et 25 mars. Ce qui laisse une seconde chance aux Européens d'apporter une réponse systémique à la crise de la dette publique et, ainsi, de calmer les marchés.
Certes, il est désormais acquis que la zone euro se dotera d’un «Pacte de compétitivité», rebaptisé «Pacte pour l’euro». Il définit une politique économique commune que chaque Etat s’engage à respecter sous la surveillance de la Commission et de ses pairs, le Conseil européen des chefs d’Etat et de gouvernement de la zone euro, lequel sera institutionnalisé. L’idée ? Surveiller l’évolution du coût du travail pour qu’elle reste alignée sur les gains de productivité ; ouvrir à la concurrence les professions protégées ; accroître les moyens consacrés à l’