La prétendue affaire d'espionnage qui a conduit Renault à licencier trois de ses cadres s'est dégonflée encore un peu plus ce week-end. Après quarante-huit heures de garde à vue, Dominique Gevrey, l'un des responsables de la sécurité du constructeur à l'origine des accusations, a été mis en examen hier soir pour «escroquerie en bande organisée» et placé en détention. Cette décision clôture l'enquête préliminaire ouverte pour le même motif par le procureur de Paris et confiée aux contre-espions de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI). De source proche de l'enquête, celle-ci a acquis la certitude que les comptes en Suisse et au Lichtenstein attribués par la direction aux trois cadres n'existent pas. «Les enquêteurs ont rassemblé un certain nombre d'éléments qui laissent penser que nous sommes en présence de faits d'escroquerie», confirmait hier une source judiciaire. Le parquet devrait s'exprimer aujourd'hui. Mais c'est désormais le juge d'instruction qui devra déterminer si Renault a été abusé par son service de sécurité.
Dominique Gevrey, ancien agent des renseignements militaires, avait été interpellé vendredi à Roissy, où il s’apprêtait à prendre l’avion pour la Guinée. A-t-il tenté de fuir ? Il n’était pas en mission pour Renault, assure en tout cas le constructeur. Dans la foulée, la DCRI a placé en garde à vue son collègue Marc Tixador, un ancien flic de la brigade financière, puis, le lendemain, Rémi Pagnie, chef de la sécurité et pr