C'est désormais officiel. Renault a licencié à tort ses trois cadres accusés d'espionnage, dont les prétendus comptes à l'étranger n'existent pas. «Nous sommes en présence d'une possible escroquerie au renseignement», voire d'une tentative de «déstabilisation», a confirmé hier le procureur de la République de Paris, Jean-Claude Marin. Il avait ouvert la veille une information judiciaire pour «escroquerie en bande organisée», confiée au juge d'instruction Hervé Robert. Lequel a mis en examen et placé en détention Dominique Gevrey, l'un des responsables de la sécurité du constructeur.
«Corbeau». Cet ancien militaire de la Direction de la protection et de la sécurité de la défense (DPSD) est désigné comme le suspect numéro 1. C'est lui qui a fourni les informations bancaires bidon, qu'il dit avoir obtenues auprès d'une mystérieuse source rémunérée 250 000 euros par Renault. Jean-Claude Marin a dénoncé les «incohérences» de Gevrey devant les policiers de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI, le contre-espionnage). Il leur a dit avoir identifié la boîte aux lettres utilisée par le «corbeau» qui a déclenché l'affaire, alors que la lettre anonyme ne permet de remonter que jusqu'au centre de tri. Il y a aussi eu le cas de Philippe Clogenson, un quatrième cadre viré fin 2009 et accusé d'avoir touché de l'argent sur un compte bancaire à Grenoble. Lequel s'est lui aussi révélé fictif. Gevrey a ensuite demand