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Libération
Interview

«On peut gagner un référendum sur la sortie du nucléaire».

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Daniel Cohn-Bendit, eurodéputé, Europe écologie-les Verts
publié le 15 mars 2011 à 0h00

Eurodéputé Europe Ecologie-les Verts, Daniel Cohn-Bendit plaide pour un référendum en France sur la sortie du nucléaire.

Etes-vous surpris par la vivacité du débat en Europe et en France sur le nucléaire ?

Le Premier ministre a parlé d’indécence à propos de la montée au créneau des écologistes français sur le sujet. Moi, je dis que c’est opportun au contraire ! La preuve, tous les médias du monde posent la question du nucléaire, même au Japon ! C’est évident que le drame nippon remet en question beaucoup de choses qu’on croyait connaître sur l’atome. En Allemagne, Angela Merkel vient d’ailleurs d’annoncer un moratoire de trois mois sur le prolongement de la durée de vie des centrales, car elle a des élections bientôt et c’est la débandade ! Les citoyens se disent : pourquoi prendre tant de risques ? Car le risque zéro n’existe pas, même avec les technologies les plus sophistiquées. Peut-on léguer aux générations futures cette incertitude ? Ne vaut-il pas mieux lancer dès aujourd’hui la sortie du nucléaire ?

OK, mais comment fait-on dans un pays comme la France, dont l’électricité provient à 80% du nucléaire ?

Au Japon, 30% de l'électricité provient du nucléaire. Croyez-vous que quelqu'un, aujourd'hui, pourrait prendre la responsabilité de continuer à construire des centrales dans une zone sismique ? Clairement non. Il faut trouver des alternatives, et quand il n'y a pas le choix on en trouve. Il y a dix ans, quand l'Allemagne a décidé de sortir du nucléaire, les énergies renouvelables étaient à 1%. L'industrie nucléaire disait alors : «Si vous êtes bon, vous arriverez dans dix ans à 4%.» On est à 20% ! La décision de sortir du nucléaire implique une dyn