Des «excuses», mais pas de démission. Moins de deux mois après son passage sur TF1, où il affirmait, devant des millions de téléspectateurs, avoir des «certitudes» sur la culpabilité de ses trois cadres soupçonnés d'espionnage, le PDG de Renault, Carlos Ghosn, a présenté hier soir «ses excuses personnelles» aux intéressés. Sur le même plateau de TF1, comme l'avait exigé le plus gradé des accusés, Michel Balthazard, dans une interview au Figaro le 7 mars. Un exercice de contrition télévisuelle qui faisait suite aux déclarations du parquet, l'après-midi même, sur la réorientation de l'enquête vers «une possible escroquerie au renseignement» (lire ci-contre).
Pieds nickelés. Pas de démission, donc, de la part de ce PDG - qui se considère comme «un atout pour l'entreprise» et qui a recueilli l'unanimité du conseil d'administration, réuni peu de temps avant, sur son «plan d'action». Pas de démission non plus du directeur délégué, Patrick Pélata, qui l'a bien proposée, mais que Ghosn a refusée. Seule «sanction» dans ce scénario bien huilé de sauvetage de la direction : DG et PDG, ainsi que tous les cadres qui «de près ou de loin ont traité cette affaire», seront privés de stock-options cette année. Carlos Ghosn remboursera aussi sa part variable de rémunération pour 2010, soit 1,6 million d'euros. Mais que les inquiets se rassurent, ce sacrifice est limité pour le patron le mieux payé du CAC40.