Ministre de tutelle du nucléaire, Eric Besson estime que l’élection présidentielle sera le meilleur des référendums.
Etes-vous surpris par la vivacité du débat sur le nucléaire en France ?
Il y a toujours eu un courant antinucléaire fort en Europe et en France. Je ne suis donc pas surpris sur la forme. En revanche, sur le fond, à ceux qui demandent si la France ne doit pas se passer du nucléaire civil, je réponds non. Le nucléaire est un élément clé de notre indépendance énergétique, puisqu’il assure 80% de notre consommation d’électricité. C’est une industrie qui n’émet pas de gaz à effet de serre, et créatrice d’emplois qualifiés. Enfin, c’est grâce au nucléaire que nous avons une électricité 40% moins chère que la moyenne des autres pays européens.
Le drame japonais rappelle que le nucléaire est une industrie très dangereuse.
Je n’ai jamais cessé de dire que dans l’industrie, notamment nucléaire, le risque zéro n’existe pas. Mais nous prenons en France toutes les dispositions pour que ce risque soit aussi maîtrisé que possible. Dès la conception des centrales, tous les risques sont intégrés, y compris les séismes et inondations. Et nous avons l’Autorité de sûreté nucléaire [ASN] la plus exigeante au monde ! Lorsque nous décidons de prolonger la durée de vie des centrales, c’est sur une base décennale et au cas par cas, avec des obligations d’investissements pour EDF qui se chiffrent en plusieurs centaines de millions d’euros. Pour ce qui est du Japon, on est dans le risque majeur, c’est vrai. On se demande s’il fallait construire des centrales dans des zones sismiques, et je le comprends. Mais on peut aussi regarder les c