Alpha Condé, président de la Guinée, sera reçu mercredi par Nicolas Sarkozy. Au menu probable des conversations, Vincent Bolloré et ses infrastructures portuaires en Afrique. Pour être sûr que le sujet soit évoqué, l’un de ses concurrents, la société Necotrans, a déposé hier à Paris une plainte pour «corruption internationale» visant le groupe Bolloré, dans l’affaire du port de Conakry.
Résumé de l’imbroglio politico-juridico-économique : en 2008, le président guinéen de l’époque, Lansana Conté, accorde une concession de vingt-cinq ans au français Necotrans, à l’issue d’un appel d’offres international imposé par les bailleurs de fonds ; Bolloré n’arrivant qu’en numéro 2. Conté décède cinq jours plus tard, une junte prend le pouvoir. En 2009, les militaires suspendent la concession avant de confirmer trois mois plus tard le bail de Necotrans. Mais en décembre 2010, Alpha Condé, opposant historique des potentats locaux, est élu président à l’issue d’un scrutin sans taches. Le 8 mars, il annule par décret la concession de Necotrans, l’armée prenant possession du port, puis en confie la gestion à Bolloré sans plus de formalités.
La plainte de Necotrans pointe deux faits troublants : Euro-RSCG, filiale d'Havas (dont Bolloré est le principal actionnaire), avait orchestré la campagne présidentielle d'Alpha Condé ; le 3 février, un mois avant l'oukase présidentiel, Vincent Bolloré avait rendu visite au nouvel élu, sous bonne escorte. «Bolloré a financé la campagne électorale de Co