Airbus a été mis en examen hier pour «homicides involontaires» par la juge d'instruction Sylvie Zimmerman pour le crash du vol Rio-Paris d'Air France (228 morts le 1er juin 2009). La compagnie devrait l'être aujourd'hui. Une étape majeure qui ouvre la voie à leur éventuel renvoi devant un tribunal.
Qu’est-il reproché à Airbus et Air France ?
Les experts judiciaires jugent qu’ils ont réagi trop tard et trop timidement aux nombreuses défaillances des sondes Pitot de mesure de vitesse impliquées dans le crash. Air France n’a mis en garde ses pilotes, via une note liminaire déposée dans leurs casiers, qu’en novembre 2008, soit six mois après le premier incident. Air Caraïbes l’a fait en deux semaines et de manière bien plus complète. Par contre, les experts ont blanchi la maintenance de la compagnie.
De son côté, Airbus est mis en cause pour la complexité de la procédure d’urgence que les pilotes doivent appliquer pour éviter le décrochage. Elle a été modifiée en avril 2010, un délai jugé tardif. Et Airbus n’a pas mis en place de procédure pour le givrage des sondes. Les deux entreprises estiment qu’elles n’ont rien à se reprocher.
D’autres mises en examen vont-elles suivre ?
Thales, le fabricant français des sondes, y échappe pour l’instant. Les essais menés par les experts auraient en effet montré que ses Pitot semblent bien résister au givrage. Etonnant quand on sait que ce modèle, le plus fréquemment défaillant, est aujourd’h