Soldat perdu, mythomane ou escroc ? Dominique Gevrey, ex-militaire, au cœur de la pseudo-affaire d’espionnage qui a finalement ridiculisé la direction de Renault, est en prison depuis une semaine - quartier VIP de la Santé, tout de même. Membre de la désormais célèbre direction de la sécurité du constructeur automobile, c’est lui qui a traité la supposée «source», cet informateur censé dévoiler - moyennant finances - les comptes bancaires occultes de cadres en charge de la voiture électrique. Acculé, il semble prêt à se battre en dénonçant la paranoïa ambiante - voire démente - régnant à la direction générale de Renault. Retour sur une trajectoire singulière quoique classique.
Dominique Gevrey, 53 ans, quitte l'école en 6e. Puis ce sera l'armée, où ce troufion de l'infanterie finit par devenir capitaine en passant tous les diplômes - méritocratie couleur kaki. En fin de trajectoire militaire, il intègre la Direction de protection et de sûreté de la défense (DPSD), un service de renseignement où des militaires surveillent d'autres militaires - sur le modèle de la police des polices. Sa réputation est de «travailler en solo». Le capitaine Gevrey est en charge du suivi des mercenaires en Afrique (Bob Denard et autres soldats de bonne ou mauvaise fortune). D'où son tropisme africain.
«Purges».En 2004, il est embauché chez Renault, après une précédente approche. Son recruteur au sein de la direction de la sécurité, Alain Le Guen