La crise, quelle crise ? Tout va bien. Les affaires peuvent reprendre. Du moins aux Etats-Unis. Et dans le secteur bancaire. Après le pire effondrement financier que le monde a connu depuis la crise de 1929, les grandes banques américaines se sont refait une santé. Pour s’assurer de leur capacité à résister aux chocs financiers, la Réserve fédérale, la Fed, a simulé une série d’accidents. Tout va bien. Mais il faudra croire la banque des banques américaines sur parole. Pas question (du moins pour l’instant) de dévoiler l’intensité du choc financier simulé, ni les ingrédients qui ont servi à construire ces tests de résistance. Encore moins les corrections et ajustements exigés des banques une fois les tests accomplis.
Pour l’heure, la Fed a autorisé certaines des 19 plus grandes banques américaines à reverser des dividendes ou à les augmenter. Dès vendredi, plusieurs d’entre elles ont annoncé une hausse de la rémunération des actionnaires. JP Morgan quintuple ainsi son dividende, qui passe de 5 à 25 cents, soit une dépense annuelle supplémentaire de 3,1 milliards de dollars (2,2 milliards d’euros). Et lance un programme pluriannuel de rachat d’actions de 15 milliards. L’une de ses concurrentes, Wells Fargo, a annoncé qu’elle augmentait son dividende du premier trimestre de 5 à 12 dollars l’action.
Après avoir été renflouées par l'Etat à l'automne 2008 et l'hiver 2009, les banques américaines avaient gelé ou supprimé les dividendes à la demande de la Fed. Plusieurs d'entre elles