Menu
Libération

Dans les centrales françaises, le malaise de la «viande à radiations»

Article réservé aux abonnés
Centrale nucléaire de Flamanville, le 8 mars 2011. (Photo Kenzo Tribouillard. AFP)
publié le 21 mars 2011 à 14h32
(mis à jour le 22 mars 2011 à 17h47)

José Andrade, 48 ans, travaille depuis trente ans dans le nucléaire, à la centrale EDF de Cruas, dans le Sud-Est. Il s'appelle pourtant lui-même un «enfant adopté» d'EDF: il fait partie de ces 20.000 salariés d'entreprises sous-traitantes auxquelles l'entreprise a recours pour ses activités nucléaires. Leur nombre égale aujourd'hui celui des agents titulaires.

Ce recours massif aux prestataires, leur précarité, ont été maintes fois dénoncés par les syndicats. Ces derniers jours, alors que le Japon se débat pour éviter la catastrophe nucléaire, ces alertes retrouvent un écho: la précarité de ces sous-traitants n'est-elle pas une menace pour la sûreté des centrales?

«La conception de nos centrales est sûre. Mais si vous maltraitez les gens qui y travaillent, vous fabriquez des bombes à retardement», tranche José Andrade, qui file la métaphore: «En tant qu'enfant adopté, je ne supporte pas de ne pas avoir le même traitement que les enfants naturels», dénonce ce représentant du personnel, l'un des rares dans la sous-traitance nucléaire.

La nuit sur le parking

Les sous-traitants du nucléaire s'occupent surtout, à plus de 80%, de la maintenance, notamment lors des «arrêts de tranche», ces périodes de trois semaines où les réacteurs sont mis à l'arrêt pour changer le combustible.

Ce besoin saisonnier est d'ailleurs ce qui justifie, pour EDF, le recours à la sous-traitance. Il n'est «pas nouveau, ajoute Philippe Druelle, directeur-adjoint à la production nucléaire. Depu