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Libération

L’Italie veut contrer les hostiles OPA françaises

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Finance . Après le rachat de Bulgari et l’offensive de Lactalis, Rome veut protéger ses entreprises.
par Eric Jozsef, Rome, de notre correspondant
publié le 22 mars 2011 à 0h00

L

es uns parlent «d'invasion française». D'autres, «d'encerclement», de «percée de Paris sur la finance et l'industrie» transalpines. Relayant l'inquiétude de la presse italienne, le ministre de l'Economie, Giulio Tremonti, a en tout cas convoqué il y a quelques jours l'ambassadeur de France à Rome et s'apprête à adopter une mesure pour «protéger les entreprises stratégiques» de la péninsule. Après la tentative de Lactalis de monter dans le capital de Parmalat, le gouvernement Berlusconi a ainsi sonné la mobilisation pour tenter de freiner les prises de participations françaises dans différentes sociétés du pays.

Le rachat, début mars, du joaillier Bulgari par le numéro 1 mondial du luxe LVMH avait provoqué des maux d’estomac sur les rives du Tibre. Coup sur coup, les avancées d’EDF dans l’électricien Edison, l’offensive (pour l’heure avortée) de Groupama sur l’assureur Fondiaria-Sai ou encore les coups d’éclats du financier Vincent Bolloré au conseil d’administration des assurances Generali, ont provoqué une vive inquiétude dans la Botte.

Déjà, en 2008, l'assaut d'Air France-KLM sur Alitalia avait suscité une réaction virulente. En campagne électorale, Berlusconi avait alors misé sur la défense de «l'italianité» pour remporter le scrutin. Mais aujourd'hui, à gauche aussi, on s'alarme devant les opérations en cours. «Les Français sont en train de nous bouffer», a titré, samedi dernier, le quotidien L'Unità : «Alimentati