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Libération

La gauche doit refuser «l’économie de marché»

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publié le 22 mars 2011 à 0h00

A première vue, le débat économique de l’élection présidentielle de 2012, du côté du PS tout au moins, risque d’être centré sur les questions d’imposition et de redistribution. Ceci soulève certaines questions.

Pour la pensée libérale, l’économie est gouvernée par des lois qui ont quasiment le statut de lois naturelles. L’absence d’intervention publique dans est à la fois le respect du droit naturel des individus à échanger et la conséquence de la complexité des mécanismes économiques, qui oblige les Etats à être prudents et à n’intervenir que très indirectement sur ce qu’ils sont incapables d’influencer directement. A l’extrême, cela débouche sur le trop fameux «laisser-faire», la glorification du caractère «autorégulateur» des marchés, et l’Etat qui est un problème et non une solution comme disait Ronald Reagan.

Dans la conception néolibérale en revanche, l’ordre de marché n’a rien de naturel et demande une intervention publique. La métaphore routière est connue : le laisser-faire conduit à une circulation anarchique et dangereuse; le planisme indique à chaque automobiliste où et quand circuler; le néolibéralisme se contente de fixer un code de la route. Mais une fois ce dernier en vigueur, le marché possède les «bonnes» propriétés concurrentielles. En dehors des problèmes posés par ce que les économistes appellent des «externalités» (par exemple la pollution), les marchés, pourvu qu’ils soient concurrentiels, conduisent aux résultats les plus efficaces possibles. D’où l’imp