C'est la sensation du moment dans une économie Internet américaine en pleine ébullition. Le site d'e-commerce en achat groupé Groupon pourrait s'introduire dès ce printemps au Nasdaq et aligner à cette occasion un nouveau record : celui de la plus grosse valorisation boursière, 25 milliards de dollars (17,5 milliards d'euros) selon le chiffre communiqué en fin de semaine dernière par le New York Times. La météorite du social shopping s'est adjoint pour l'occasion les services de Goldman Sachs, la plus prestigieuse banque d'affaires de Wall Street. Si cette valorisation se confirme, Groupon ferait mieux que Google, l'étalon-or de l'économie Internet, qui valait 23 milliards de dollars à la veille de son entrée au Nasdaq en août 2004 !
COnsécration. Depuis le premier jour ou presque, cette start-up n'en finit plus d'aligner les records. Ce fut d'abord celui de «l'entreprise à la croissance la plus rapide jamais vue au monde», comme l'ont surnommée les investisseurs : né en 2008, Groupon comptait 120 employés et 23 millions de chiffre d'affaires fin 2009, 4 000 collaborateurs et 536 millions d'euros de recettes un an plus tard, et 5 900 salariés aujourd'hui. Ensuite, celui de la société ayant refusé la plus belle offre de rachat : à l'étonnement général, Groupon a décliné en décembre les 6 milliards de dollars que proposait Google pour mettre la main sur ce champion du commerce local disposant d'antennes dans 565 villes américaines et